Qui est Aud-Rey
Pourquoi Aud-Rey?
C’est mon vrai prénom en fait que j’ai juste scindé en deux. Je voulais le garder par souci d’authenticité. C’est aussi simple que ça ! C’est authentique.
Dans ton parcours, un professeur de français t’a particulièrement marqué pour la poésie, est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?
C’est vrai. En fait, c’était mon professeur de français et d’histoire. Tout le monde l’aimait beaucoup ! Il nous avait appris à écrire des poèmes et ça m’a donné l’amour de la poésie et l’envie d’écrire ; j’étais jeune, je m’isolais dans ma chambre et j’écrivais des poèmes que je ne montrais pas. C’était mon jardin secret, c’était pour exprimer et libérer mes émotions mais aussi pour me prêter au jeu de l’écriture et des règles de la poésie. J’ai commencé à beaucoup écrire lors de mon adolescence. Maintenant que j’écris et que je sais que je vais chanter mes textes, j’écris un petit peu différemment, quand on sait qu’on va devoir partager ce texte avec un grand nombre.
C’est une forme de censure ?
Non, ce n’est pas vraiment une censure mais disons que je pèse mes mots. Censure, c’est un terme un peu fort d’autant plus que mes textes sont très introspectifs et sont souvent autobiographiques. On ne peut pas censurer car ce n’est plus authentique mais on met un petit voile, on va dire !
Quelle est ta source d’inspiration en poésie ?
J’aime beaucoup Rimbaud et c’est peut-être les thèmes sombres qu’il abordait qui me marquaient. C’est vrai que quand on écrit, c’est plus inspirant d’écrire des choses plus sombres que des choses plus joyeuses.
Mais ça ne serait pas plus simple d’écrire des choses plus joyeuses ?
Bah, justement non. L’inspiration vient moins facilement et les textes sont moins percutants. D’ailleurs on écrit mieux quand on est triste. C’est très difficile d’écrire quand on est dans un moment d’euphorie. C’est vrai que c’est agréable d’écouter de ma musique et de ressentir du positif, de pouvoir danser dessus et nous mettre de bonne humeur, mais si les paroles sont fades, ça n’a pas d’intérêt.
Avant de devenir chanteuse, tu as eu quelques obstacles, on en parle un peu ?
En fait, ce n’était pas une évidence de devenir chanteuse. Dans ma famille, l’éducation qu’on m’a inculquée avait pour objectif de trouver un travail plus « normal » et sécurisant. On ne m’a rien imposé, mais on m’a donné ces valeurs-là. C’est en grandissant que j’ai compris tout ce que j’aimais et qui j’étais. Quand j’ai compris ce qui me plaisait, la musique, la création, écrire les textes, studio, les clips, les pochettes, tout est très conceptuel. On m’a orienté vers d’autres choix mais j’ai compris que j’avais cette fibre artistique qui me démangeait. C’est vrai qu’on m’a mis quelques bâtons dans les roues mais j’ai décidé que coûte que coûte on n’allait pas m’empêcher de vivre ma passion et d’être heureuse. C’est un aboutissement et maintenant je suis très heureuse. J’ai dû faire des choix, et on le sait tous, choisir c’est renoncer, mais je suis ravie d’être là aujourd’hui et je savoure le moment présent.
Est-ce que tu as une journée-type ?
Alors, on n’a pas de journée-type mais on a énormément de choses à faire et on n’a jamais assez de temps. On a la partie création, la partie studio, on compose, on fait les clips, les pochettes. Puis on a l’aspect logistique et administratif. Je ne suis pas en maison de disque, par exemple, j’ai donc dû créer mon label pour me lancer dans la musique. Donc on a tout l’administratif qui m’enchante moins mais bon. Et quand on a fini tout ça, on a la partie promo.
Dans l’écriture, je n’ai pas de structure, je note plic-ploc et je structure après. Je suis souvent inspirée et je rêve souvent.
Est-ce que tu des sources d’inspiration ?
Au niveau des textes, c’est très introspectif. C’est le plus facile. Et au niveau de la musique, j’aimais beaucoup Jean-Jacques Goldman, Michel Berger, Zazie ou même des rappeurs comme MC Solar car c’étaient toujours des chansons à textes et aujourd’hui c’est plus Orelsan, Clara Luciani, Stromae, etc.
D’ailleurs tu as repris une chanson de Stromae, non ?
Oui et il l’a validée. En fait cette reprise n’était pas du tout prévue. Nous avions booké le studio et il nous restait un jour. J’ai décidé de faire cette reprise pour voir un peu ce que ça donnait puisque je n’en avais jamais faite auparavant. Et on s’est lancé sur cette chanson, on a trouvé que c’était pas mal, on l’a envoyée à Stromae, c’était ok donc on l’a sortie. Je me suis dis ça passe ou ça casse mais c’est difficile d’égaler l’originale. Il y aura une autre reprise bientôt mais c’est une surprise.
Que voudrais-tu dire à ces artistes qui n’osent pas ?
Persévérez ! Il faut se lancer et il faut y croire !