
Il y a 9000 ans au Pérou, les femmes aussi chassaient du gros gibier. La récente découverte des restes d’une jeune femme enterrée dans les Andes voilà près de 9000 ans contredit l’idée selon laquelle dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs, les chasseurs étaient de sexe masculin.
Souvent, dans les livres, les films, les écrits, les expositions, les sociétés préhistoriques sont représentées de manière dichotomique : les hommes chassent et les femmes cueillent. Cependant, il semblerait que cela ne soit pas forcément le cas. Une récente étude menée par l’Université de Californie et publiée dans la revue Science Advances montre que les premières femmes (au Pérou) étaient, elles-aussi, des grandes chasseuses. « Cette découverte remet en cause toutes les théories de l’Homme-Chasseur », déclare Randy Haas, professeure d’anthropologie et responsable de l’étude. « Dans les sociétés préhistoriques, on a souvent divisé les rôles. Mais nous voyons bien que cette division, en fonction du sexe, n’est plus réellement d’actualité », ajoute-t-elle.
À partir de cette découverte, d’autres recherches ont été effectuées afin de démontrer que ce cas n’était pas un fait isolé. Sur les 27 restes retrouvés, 12 étaient des femmes, chasseuses, et 15, des hommes. Ces nouvelles découvertes permettent d’établir une conclusion assez simple. Les femmes chassaient et leur contribution était loin d’être marginale, tant s’en faut. En effet, d’après cette étude, entre 35% et 50% des « chasseurs » étaient en réalité des chasseuses.
Comme quoi, la disparité hommes-femmes ne date pas d’aujourd’hui mais depuis le début de notre existence… ou presque…
Source (dont image): Article Ellas también cazabas, ABC, 9 de diciembre de 2020, Patricia Biosca, repris dans la revue Vocable (n°822), traduit de l’espagnol par Gauthier Jacques, journaliste Piccolo.