Alors, la Covid ?

Il y a plus de 2 ans, en février 2020, le virus de la Covid-19 commençait à se répandre sur notre hémisphère. L’Europe commença alors à se paralyser peu à peu, les libertés à se restreindre et le monde à faire face à une crise sanitaire inconnue de tous. Ce virus a plongé l’être humain dans l’inexplicable, à tel point que même les acteurs du monde médical et politique ne savaient plus quelles mesures prendre.

Afin d’un peu comprendre les retombées de ce virus, la déléguée Santé, Laetitia Tursugian, ainsi que le Rédacteur en chef du PiccoloMag, Gauthier Jacques, ont mené des entretiens avec quelques acteurs du monde médical, indispensables dans la gestion de cette crise, comme Yves Coppieters, Marc Van Ranst et un médecin généraliste mais aussi un antivax afin d’avoir divers points de vue sur la gestion de cette crise majeure.

man in black crew neck shirt

Dans l’inconnue

 

Dès le début de la crise, le monde médical et pharmaceutique se sont lancés dans la course aux vaccins pour mettre rapidement fin à cette pandémie et favoriser le retour à la normale. Quelques mois plus tard, cette recherche acharnée a permis de mettre en place quelques vaccins dont les plus connus comme Pfizer, Moderna et plus tard Johnson & Johnson.

Cependant, plusieurs questions de la population restaient sans réponse ou dans le flou, et se rajoutait à cette situation des mesures changeantes. La population a commencé à se perdre et ne plus savoir où se caser, certains ont remis en cause le vaccin et les mesures, d’autres les ont directement respectés. Pour comprendre cette remise en cause, nous avons décidé d’interviewer un antivax. Ce dernier nous a expliqué que la source du refus de se faire vacciner vient, tout d’abord, du flou qui existe autour de ces vaccins et non pas de la vitesse à laquelle elle a été mise en place. Ensuite, il nous explique aussi que lui du mal, en temps normal, à prendre des médicaments mais alors se faire vacciner et se faire injecter une substance étrangère dans le corps n’est pas concevable alors que son corps pourrait peut-être y faire face, seul, même si cela prendrait quelques jours en plus. De plus, notre antivax nous a aussi confié que le fait qu’il avait déjà eu la Covid et qu’il s’en était remis était une autre raison de sa réticence. Cependant, pour Yves Coppieters et Marc Van Ranst, nous avions le recul nécessaire étant donné que ces vaccins ont été testés sur plus de 5 milliards de personnes. 

blue and white plastic bottle

Le monde politique et la crise sanitaire

 

 

Une autre raison à la non-vaccination selon notre antivax, c’est le sentiment de politisation et de médiatisation très présente de cette crise sanitaire et du vaccin. Néanmoins, pour Yves Coppieters, il est tout à fait normal qu’il y’ait cette politisation car c’est une crise de la santé publique gérée en termes de pratiques médicales et de recherches par des scientifiques médicaux, de la santé publique, des épidémiologiques, etc. C’est bien une crise pluridisciplinaire et les scientifiques sont là pour documenter les faits et les politiques pour prendre des décisions dans une vision un peu systémique et globale de la société. Et c’est bien sûre logique que ces décisions ne soient pas un parallélisme complet des scientifiques parce que ces-derniers ne sont pas politiciens. Ce ne sont pas eux qui élaborent les politiques publiques, ce sont les politiciens. Eux ne sont là que pour donner des arguments, conseiller les politiques et voir même critiquer s’ils ne sont pas d’accord. C’est donc tout à fait logique qu’il y ait une politisation de la crise sanitaire. Cependant, cette politisation part dans des travers lorsqu’une obligation s’en suit comme l’imposition du vaccin ou du Pass vaccinal en France. Ce sont des mesures qui ne sont pas proportionnelles à la situation. Dans ce cas, on serait dans une « politisation excessive » de la crise sanitaire. Yves Coppieters nous explique aussi que lors de sa participation à la Commission Fédérale de la crise Covid pendant la première vague du Covid au sujet de la gestion de la deuxième vague, que malgré la diversité des partis et des députés, il y avait une homogénéité dans l’analyse des choses, dans la réflexion, peut-être pas tout à fait dans la conclusion parce que pas tout le monde n’a validé les conclusions, mais il y avait une homogénéité. Il y avait donc tant de positions politiques différentes mais sans politisation extrême de la situation.

Cette gestion de la Covid-19 a donc été très compliquée; nos politiques et scientifiques ont dû prendre des décisions qui, parfois, ont eu de très lourdes conséquences tant pour les jeunes que pour les plus âgés. En effet, les résidents des maisons de repos ont aussi beaucoup souffert de cette situation. Le médecin généraliste que nous avons interviewé nous a expliqué que dans la maison de repos où elle travaille, il y a énormément de déments à qui il a été vraiment difficile d’expliquer la situation, pourquoi leurs familles ne savent pas venir les voir, qu’ils doivent rester confinés, etc. Certains patients sont décédés d’un syndrome de glissement précipité par l’isolement ressenti. 20 à 30% de la population de ces maisons a aussi été décimé par la Covid bien avant que la vaccination apparaisse. Selon elle, la fermeture des maisons de repos n’était pas une mauvaise chose, c’était le moindre mal même si cela a aussi eu des conséquences importantes dû à l’isolement. Hormis les jeunes et les personnes âgées, le monde médical a aussi souffert de cette crise. Les médecins généralistes ont été mis mal à l’aise par la fermeture de leurs cabinets et la fin de leurs consultations mais c’était un mal nécessaire pour protéger la première ligne et le personnel soignants. Au départ, ces derniers n’avaient pas de masques de protection pour aller au contact des gens, c’était une situation stressante énorme. Mais le monde médical a dû s’adapter tant bien que mal.

person in white jacket wearing blue goggles

Obligations & Sanctions

 

 

L’obligation vaccinale a longtemps été un sujet qui fâche et créée des tensions comme la volonté d’imposer la vaccination pour le secteur du soin de santé avec possibilité de sanction en cas de refus. Afin de mieux comprendre l’utilité de ce système, nous avons décidé de poser la question aux experts ainsi qu’à notre médecin généraliste. Pour Yves Coppieters, il est absurde d’imposer cela car ça serait « se tirer une balle dans le pied » car nous sommes dans un système de santé affaibli en termes de ressources humaines par la crise mais aussi par les politiques publiques qui ont été menées intérieurement. De plus, dans ces hésitants vaccinaux (qui ne sont pas très nombreux 10-15% et qui varie d’un établissement à un autre), il y a des profils variés de gens qui ne veulent pas se faire vacciner. Est-ce qu’on serait prêt à affaiblir le système de santé en supprimant cette catégorie de personnel capital dans les soins de santé car ce sont eux qui font tourner l’hygiène, qui font les petites tâches journalières auprès des patients, qui assurent les repas, etc. La seule question qui pourrait se poser, c’est au niveau éthique car ces personnes se sont engagées dans les soins de santé et ils savent très bien qu’ils sont en contact avec des personnes fragiles. Mais sur un plan purement de gestion de la crise, cela ne changera strictement rien si ce n’est l’affaiblissement du système de santé et la diminution de la qualité de soin.

Quant à Marc Van Ranst, il est mitigé car toutes les mesures nécessaires pour protéger les patients doivent être prises mais il faut tout de même nuancer. Pour lui, les personnes faisant partie du domaine administratif et donc qui n’ont pas de contact direct avec les patients ne doivent pas se faire vacciner. Pour toutes autres personnes, l’obligation vaccinale doit être en vigueur. S’ils choisissent de ne pas se faire vacciner, c’est un choix mais choisir c’est renoncer, comme dit le proverbe.

Du point de vue de notre médecin généraliste, le plus important, c’est de « convaincre sans contraindre » car quand les gens sont forcés, ils ont tendance à se rebeller et à vouloir à tout prix éviter d’être forcé. Ce qui est le plus dur selon elle, c’est de leur communiquer une information de qualité car durant ces deux ans de crise, tant d’informations ont circulé, que ce soit à travers les réseaux ou à la télévision, les informations de qualités ont été difficiles d’accès. Même le personnel soignant a du mal à savoir où chercher la bonne information et surtout scientifiquement pertinentes.

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Quid de la vaccination infantile ?

 

Autre point resté dans le flou, c’est la vaccination des enfants. Pour le médecin généraliste aucune donnée scientifique ne confirme son efficacité. Pour Yves Coppieters, la vaccination des enfants n’est pas utile pour 3 raisons : 

 

(1) les enfants ne font pas de formes graves;

 

(2) si les enfants habitent dans une famille constituée de personnes fragiles, dans la logique des choses, ces personnes devraient être vaccinées et prendre leurs mesures de précaution;

 

(3) le schéma vaccinal des enfants n’est pas connu car il n’y a qu’un seul vaccin qui est le Pfizer pédiatrique et commencer une campagne de vaccination avec un seul vaccin est mauvais. Même si ce vaccin n’a pas des effets secondaires catastrophiques, nous n’avons pas le recul sur le long terme et on ne connaît pas le nombre de dose à administrer. 

 

Contrairement à Yves Coppieters, Marc Van Ranst soutient l’idée que la vaccination des enfants n’est pas quelque chose de mal car cela éviterait de tomber dans le cercle vicieux de la contamination des enfants à l’école qui le ramène à la maison et contamine sa famille. Il ajoute que la vaccination infantile n’est pas un phénomène rare puisque la majeure partie des vaccins est administrées très tôt ! Rien de neuf, donc !

 

En somme, cette étape de la vie restera à jamais gravée dans nos mémoires et dans l’Histoire. Une crise tant sanitaire que psychologique dû à ses retombées, a touché le monde entier. Nous espérons que cette crise restera désormais derrière nous et ne sera plus qu’un mauvais souvenir.