Bye bye Facebook?

Par Gauthier Jacques, rédacteur en chef

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de données supprimées

Il y a quelques semaines, Facebook a surpris le monde entier en annonçant son nouveau nom. La société-mère s’appellera désormais Meta. En présentant, le 28 octobre dernier, le nouveau nom qu’il a choisi pour Facebook, Mark Zuckerberg, qui se targue de culture classique – ses filles portent des prénoms inspirés d’empereurs romains –, en a expliqué la signification. « En grec, Meta veut dire “au-delà” », a-t-il souligné. Meta vient également rappeler le concept de métavers, c’est-à-dire la transposition de l’univers réel dans le virtuel dans lequel Facebook s’investit beaucoup ces derniers mois.

 

Cependant, Meta ne s’arrête pas là. En effet, le jeudi 4 novembre 2021, c’est une nouvelle encore plus étonnante qui est relayée par la presse. En effet, Facebook veut arrêter la reconnaissance faciale engendrant par la même occasion la suppression de plus d’un milliard d’informations collectées au cours de la dernière décennie. 

« Je perçois de nombreuses inquiétudes quant à la place de la technologie de reconnaissance faciale dans la société ».
Jérôme Pesenti
Vice-président (IA)

Pour rappel, la reconnaissance faciale a été lancée en 2010. L’algorithme, alimenté par l’intelligence artificielle, reconnaissait automatiquement les personnes présentes sur les photos et vous suggérait de les identifier. Ces photos étaient ensuite liées aux profils des utilisateurs identifiés.

 

Malheureusement, force est de constater qu’au cours des dix dernières années, la reconnaissance faciale a changé de statut. Avancée technologique majeure, elle est désormais considérée comme une technologie raciste, répressive et misogyne. Rappelons par exemple que c’est grâce à cette reconnaissance faciale que la Chine contrôle la communauté ouïghoure ou que d’autres polices y traquent des individus. Le doute sur cette technologie ne fait donc qu’augmenter.

Notons que Facebook ne réinvente pas la roue. En effet, en 2019, Microsoft avait déjà – discrètement – supprimé sa base de données qui contenait plus de 10 millions d’images d’environ 100 000 personnes. D’autres compagnies ont embrayé le pas. C’est le cas d’Amazon ou d’IBM qui ont ouvertement déclaré qu’elles ne vendraient pas leur technologie de reconnaissance faciale à la police américaine tant qu’une législation plus détaillée et plus claire n’aura pas été établie. Quoiqu’il en soit, cette technologie ne disparaitra pas du jour au lendemain puisqu’elle est indispensable pour créer le célèbre Métaverse, futur univers de Facebook dans lequel tous les utilisateurs seront représentés par un avatar. Cependant, cet univers ne semble pas plaire à tout le monde. C’est le cas de la lanceuse d’alerte Mme. Frances Haugen qui a, dès le début du mois de novembre, mis en garde l’ensemble des députés français contre le projet du géant américain.

Petit détour historique

Sources

Pourquoi Facebook devient Meta ? Futura, consulté sur https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/facebook-facebook-devient-meta-94538/ (le jeudi 4 novembre 2021).

 

Facebook/Meta, ce colosse en marche vers la création d’un univers captif, Le Vif, consulté sur www.levif.be/facebook-meta-ce-colosse-en-marche-vers-la-creation-d-un-univers-captif.html (le jeudi 4 novembre 2021)

 

Facebook ne veut plus de la reconnaissance faciale, vraiment ?, L’Écho, jeudi 4 novembre 2021, p.4.