Numérisation de la santé !

Par Laetitia Tursugian

 

L’évolution technologique touche aujourd’hui différents domaines de notre vie quotidienne. Que ce soit au travail, à la maison, au sport, etc. tout se numérise et se robotise. Mais penseriez-vous qu’un jour nos données de santé se numériseraient ? Et bien, ces deux domaines qui semblaient, à première vue, difficiles à concilier dû aux règles liées la confidentialité des données du patient, ont bien été réunis à la suite du travail de Sébastien Deletaille, co-fondateur de l’ASBL Rosa. La raison d’être de cette ASBL se fonde sur deux constats.

 

Tout d’abord, il y a la difficulté que les personnes rencontrent dans la gestion de leurs données de santé avec leur appareil électronique. En effet, d’après un micro-trottoir réalisé par Sébastien Deletaille, il en est ressorti que les gens éprouvaient des difficultés à gérer leurs données de santé et qu’ils ne savaient pas où et comment elles étaient stockées bien que certains aient toutefois mentionné l’existence du portail fédéral « Ma santé.be ». Ce micro-trottoir a montré la difficulté d’un citoyen lambda à concilier données et numérisation. C’est dans ce cadre que l’ASBL Rosa va favoriser un accès numérique à nos données de santé depuis notre smartphone, notre tablette ou notre ordinateur. Rosa repense la santé à l’ère du numérique. Comme le co-fondateur nous l’a bien illustré avec son exemple, aujourd’hui, l’image du médecin de famille qui connaissait tout et avait tout dans son dossier papier est « cassée ». Dans cette ère numérique, il y a une croissance du nombre de professionnels de la santé et, en conséquence, une diminution de cette relation privilégiée patients/professionnels. Beaucoup de données sont parfois perdues ou isolées et la connaissance des antécédents familiaux est moins bonne. La relation patients-médecins est donc affectée. Elle souffre d’autant plus que les jeunes ont adopté des réflexes numériques qui ne sont parfois pas ceux du médecin. Les attentes sont donc différentes. Dès lors, la plus-value de ce type d’application web est de permettre à la nouvelle génération hyperconnectée de s’adapter au monde de la santé. Il est  désormais possible de prendre rendez-vous en ligne et éviter de se déplacer ou chercher un numéro de téléphone. Tout cela en garantissant la protection des données personnelles étant donné que cette plateforme n’est accessible qu’au patient et au médecin concerné. La confidentialité médicale est donc d’application.

 

Ensuite, le second constat est la gestion administrative de cette Santé qui implique une énorme charge mentale et cette numérisation permet son allégement. Par exemple, l’utilisation des vignettes à coller et envoyer à sa mutuelle représente une charge de travail. Les numériser faciliterait déjà un point administratif. Cette charge est devenue lourde et, comme nous l’a expliqué le co-fondateur de Rosa, d’après leur analyse, dans 90% des cas, ce sont les mères de famille qui s’en occupent. Ces dernières ont souhaité, par exemple, une automatisation des rendez-vous à la mutuelle, une simplification de la prise de rendez-vous, etc., Ainsi la charge mentale serait amoindrie. Du côté des professionnels de la santé, il y aurait aussi un allégement administratif car ils pourront s’affranchir de tâches comme la prise de rendez-vous en mettant à disposition de leur patient leur calendrier. Ces professionnels de la santé répondent ainsi à une nouvelle demande de la part de la nouvelle génération. Cette numérisation facilite et augmente donc l’accès aux soins de santé. Il y a, par exemple, 300 professionnels de cinq domaines la santé différents (médecins généralistes, les kinésithérapeutes, les orthophonistes, les dentistes et les diététiciens) qui ont recours au service de Rosa.

 

La numérisation appliquée à la santé engendre, par conséquent, une simplification des procédures administratives et une augmentation de l’accessibilité au soin.

 

Que nous réserve encore cette évolution technologique ?