La mobilité de demain, un vrai défi !

Par Guerric Deblire

Taxe kilométrique, zone à basse émission, mobilité alternative, intermodalité… tant de thématiques qui dominent les débats médiatiques de ces derniers mois quand vient le sujet épineux de la Mobilité. Mais au fond, avons-nous bien conscience des difficultés et des enjeux de demain?

Retour en 2020. L’accord de Gouvernement Vivaldi prévoit de débloquer un budget de 250 millions d’euros d’ici 2024 en vue de réaliser des investissements importants sur le rail. Ces investissements sont nécessaires afin d’évoluer vers un rail plus performant, et plus en accord avec les attentes et besoins des utilisateurs. Presque dans le même temps, le Gouvernement Wallon affirme vouloir densifier le réseau de lignes Express TEC et créer 10 nouvelles liaisons. Le secteur privé, quant à lui, n’est pas en reste à l’image de l’initiative flamande « Office on Wheels – Kantoorbus », entendez par là des bus-bureau qui partent de différentes villes et convergent vers Bruxelles en donnant la possibilité aux travailleurs de rentabiliser leur temps de trajet grâce à un bus totalement équipé comme un véritable bureau : prises électriques, USB, wifi, machine à café,… Bref, la transition vers la mobilité de demain est en marche !

Derrière ce bel élan que personne ne contestera, nous sommes toutefois en droit de nous poser certaines questions, parmi laquelle: les moyens technologiques et humains actuels, nous permettent-ils d’entrevoir sereinement la transition vers la mobilité du futur?

 

A l’aube de la COP26 qui s’est déroulée du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow, l’objectif reste clair afin de rencontrer l’accord de Paris sur le climat: nous devons évoluer vers une mobilité plus collective afin de réduire nos émissions dues au transport. Cependant, bien que cet objectif reste primordial, n’oublions pas que les moyens de transport collectifs et individuels doivent se compléter mais que ces derniers cités ne pourront être totalement remplacés.

 

En juin dernier, le Gouvernement Bruxellois (représenté par Défi – PS – Ecolo, côté francophone) a détaillé son plan de sortie du diesel. A partir de 2030 les voitures et camionnettes qui utilisent ce carburant seront bannies de la capitale. Avec notre vision libérale, nous demandons un accompagnement pour les PME et indépendants qui devront nécessairement s’adapter à cette forme de mobilité du futur. Comment se dérouleront les livraisons de commerces ? Le citoyen habitant en périphérie se rendra-t-il encore chez son coiffeur en centre-ville ? Il est de notre devoir de libéraux de réfléchir, soutenir, et promouvoir nos commerces urbains qui contribuent à l’activité et à la vie de nos belles villes. 

 

En outre, l’extension des zones à trafic limité et des zones piétonnes devra prendre en compte certaines aspects tels que l’accès aux centres-villes à la partie la plus vieillissante de notre population, aux personnes en situation de handicap et aux familles avec bébés, pour qui une dépose au plus près de la destination est primordiale. La Ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) souhaite que d’ici 2030, 50 % des déplacements  intra-bruxellois s’organisent à pied, mais pouvons-nous vraiment obliger un octogénaire à agir de cette manière? L’intermodalité est certainement un enjeu clé de demain mais elle doit se préparer au mieux, dès aujourd’hui.

 

L’intermodalité, venons-en justement ! Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir combien de moyens de transport vous empruntiez chaque semaine? Si relier deux points grâce à plusieurs modes de transport relève encore du casse-tête, de plus en plus de projets MaaS (Mobility as a Service) font leur apparition. Leur but? Permettre via un moyen technologique simple (dans la majorité des cas une seule et même application)  de réserver un billet de train, puis de bus, puis d’activer l’utilisation d’un vélo partagé ou encore d’appeler un service « Uber » et ce sans devoir passer par différents systèmes billettiques et de paiement. Si la Finlande se montre précurseur en la matière, la Belgique regorge de talents en matière technologique et de digitalisation et il ne tient qu’à nous de les soutenir.