L’ours, le roi de la jungle !

La politique étrangère de Vladimir Poutine exhume la doctrine Brejnev des décombres de l’Union soviétique. Une doctrine qui habilita Moscou à intervenir dans la question de souveraineté des pays satellites. Certes, parler actuellement des pays satellites de l’URSS est légèrement anachronique mais nous ne pouvons pas négliger la marée que provoque la Russie sur les pays comme le Kazakhstan, l’Ukraine, la Biélorussie etc.


Selon Vladimir Poutine, la chute de l’Union soviétique est la plus grande catastrophe géopolitique du XXème siècle. Il est charmé par l’ancien régime dans la mesure où même le nationalisme que son gouvernement promeut est un nationalisme soviétique. Par exemple, comme le dit Dominique Arel, professeur et titulaire de la Chaire en études ukrainiennes, pour le Kremlin, le nationalisme ukrainien est un complot occidental et l’Ukraine est unie organiquement avec la Russie. L’intérêt que Poutine montre à l’ancien gouvernement du Bloc de l’Est peut être à la fois un point fort et un point faible pour lui. Fort, dans le sens où il contribue à la popularisation de ses politiques et faible car son échec s’est vu une fois en 1991 avec la dislocation de l’URSS.

Pour Irina Lazarevna, historienne russe, la seule façon de traverser cette situation et d’atteindre la démocratie est de passer par Staline et le système qu’il a créé. In effectum, dans un tel contexte, l’Union européenne peut jouer un rôle important. L’UE, en tant qu’un des porte-drapeau de la démocratie dans le monde en soutenant les militants des droits de l’homme et les pays voisins de la Russie, peut renforcer les tendances démocratiques dans la région et dans le pays.


De l’autre côté, l’homme le plus puissant de Russie n’est pas seulement fasciné par la pensée de Staline, il est également envouté par Ivan Iline, philosophe russe. Poutine en imitant Iline, insiste sur la supériorité des russes sur les européens. Il pense qu’à l’avenir l’Union Eurasienne conçue par la Russie l’emportera sur l’Union Européenne. Autrement dit, Staline et lline semblent être la latte et le crayon avec lesquels Poutine fait l’ingénierie de ses politiques.


La dernière définition que nous puissions lui donner est celle de David Bell, historien américain, qui reconnaît Poutine comme un Césariste. En d’autres mots, il a fondé son régime en grande partie sur la victoire militaire et à ce titre nous pouvons citer les victoires sur la République tchétchène, la Géorgie et la Crimée.


Sources:
https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/jul/10/vladimir-putin-russia-
rehabilitating-stalin-soviet-past

https://www.nybooks.com/articles/2018/04/05/god-is-a-russian/
https://www.eurozine.com/fascism-or-caesarism/