Uber: échec du gouvernement bruxellois?

Le mercredi 24 novembre 2021, la Cour d’appel de Bruxelles rendait un arrêt ordonnant que l’injonction prise contre UberPop, en 2015, s’applique aux conducteurs LVC (Location de Voiture avec Chauffeur). La conséquence est simple, 2000 conducteurs pouvaient perdre leurs revenus. Cette décision est un scandale pour la mobilité à Bruxelles et pour les usagers qui utilisent ces moyens de transport. La nouvelle était un véritable choc pour les conducteurs LVC et leurs utilisateurs. L’incertitude pèse sur de nombreuses familles. Les passagers, qui voyaient ces transports comme quelque chose de sûr, sont dans le doute.

 

Mais comment expliquer une telle situation ?

 

Le collectif « Taxi-vert » a saisi la justice pour bannir UberPop et UberX. Cette action est soutenue par la Fédération Belge des Taxis, qui trouve que les chauffeurs Uber auraient dû travailler sous licence de Taxi. La fédération a mis énormément de pression sur ce dossier. En effet, l’arrivée de Uber a perturbé le marché sur de nombreux points. L’entreprise ne respecte pas totalement la réglementation, comme les licences de Taxi qui ne sont pas appliquées par le service privé. Malgré tout, la décision prise contre les LVC se base sur une réglementation obsolète. Celle-ci devait être réformée par le gouvernement bruxellois au cours des sept dernières années. Selon l’opposition, le gouvernement bruxellois de Rudi Vervoort, et surtout le PS, sont responsables de cette situation. Le cdH et le MR ont dénoncé le manque d’investissements du gouvernement dans ce secteur et veulent les mêmes règles pour tous.

 

 

Mais la bataille n’est pas perdue et l’action de Défi, Groen, One.brussels et Open VLD, qui ont déposé une proposition d’ordonnance, ont permis une reprise d’Uber au sein de la capitale. Il ne faut pas oublier le MR qui a soutenu cette proposition et qui demandait une réforme de cette réglementation qui n’était plus à jour.

 

Malheureusement, la Fédération des Taxis va demander une action en justice contre le retour d’Uber. Elle trouve le retour du service injuste et s’y oppose fermement. De plus, la proposition d’ordonnance, dite « sparadrap » ne rassure pas tout le monde, surtout du côté des taxis. Le chemin vers un transport rémunéré de personnes plus juste est encore long, mais c’est en agissant de manière concrète, et dans l’intérêt de chaque travailleur, que le gouvernement bruxellois pourra apaiser les tensions et offrir un service de qualité, aussi bien pour les usagers, que pour les chauffeurs.